Grand frére... { Shuya

Shuya tournait en rond dans sa salle de musique, des partitions à la main. Il tremblait de tout son etre : son petit frère Bou devait etre arrivé à cette heure-ci. Il était dans l'établissement, Shuya le sentait et il se sentait stressé et anxieux.
Bou lui en voulait toujours, il le haïssait peut-etre, et pourrait meme refuser de lui parler, ou de le voir... Mais il était professeur, et ils seraient forcément obligés de se croiser à un moment ou un autre.
Il balança finalement ses feuilles et sortit de la salle, sans meme prendre la précotion de fermer la porte à clef. Il tranversa les couloirs pour finalement attérir dans le hall. Il approcha des escaliers pour pouvoir monter à l'étage, mais il se stoppa net en apercevant cette petite bouille : celle de son frère. Cet etre si fragile qui lui était tant cher. Il lui avait manqué, il l'aimait à en crever, mais il n'était pas pardonner.

Shuya l'admira quelques secondes, sans bouger. Il était si beau, ses cheveux blonds platines et son visage aux traits fins lui donnaient un air encore plus vulnérable.
Finalement, Shuya approcha de lui il tenta de croiser son regard, mais n'osait rien dire...

Lorsque Bou le bouscula, Shuya baissa la tête, blessé. Il avait mal, il souffrait à en crever. Le simple fait que son frère refuse de lui parler et qu'il se comporte ainsi le brisait. Il l'aimait tellement fort...
Il soupira et afficha un regard désespéré qu'il adressa à son cadet. Il était malheureux, mais il comprenait plus ou moins son jeune frère. Du moins il essayait.

"-Pardonne-moi !"

Murmura-t-il pour lui-meme.
Il se baissa doucement et ramassa le sac de son frangin. Il le leva légèrement pour le montrer à Bou. Il ne savait pas s'il devait avancer vers lui pour le lui donner ou bien partir. Mais il s'était promis de ne plus jamais l'abandonner, il ne gâcherait pas cette promesse qu'il s'était faite.

Shuya lâcha le sac sans aucune résistance. Il soupira une nouvelle fois. Il se sentait si faible face à son cadet. Il n'aurait jamais la force de lui tenir tête, mais il n'aurait pas la force de le voir le détester comme ça non plus.

"-J'irais la voir... Elle, elle sait que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, c'était pour vous-deux, pour que vous soyez heureux."

Une belle vie, c'est ce qu'il avait toujours voulu offrir à sa famille. Il était peut-être que le fils aîné, mais il voulait tellement rendre sa famille heureuse.
Il approcha de Bou, et même s'il savait qu'il allait se faire jeter, il posa sa main sur l'épaule de son jeune frère, puis il se pencha vers lui pour lui souffler à l'oreille :

"-Je t'aime petit frère... Plus que tu n'pourrais te l'imaginer... et si tu m'laissais t''expliquer, alors peut-etre que tu me comprendrais!"

Shuya mentir sur ses sentiments? Jamais il n'en serait capable, et ça Bou le savait parfaitement, seulement, il était sûrement trop en colère pour se rendre compte de ce qu'il disait, du moins l'aîné l'espèrait de tout son coeur.

"-Je t'aime Bou... Je t'aime plus que ma vie, plus que tout au monde... Et tu le sais parfaitement... Tu m'en veux, je peux comprendre, mais laisse-moi te parler, t'expliquer. Je peux pas vivre sans toi. J'ai pas choisi de partir, je n'avais pas le choix..."

Il se sentait pitoyable. Il avait mal. Il voulait hurler à la mort, crier son désespoir. Il voulait serrer son petit frère dans ses bras, l'embrasser de la tête aux pieds. Mais il savait que ça, Bou ne le voudrait pas. Il n'allait pas lui pardonner, pas comme ça, pas maintenant.

"-Tout c'que j'ai pu faire dans ma vie, tous mes choix, toutes mes décisions, c'était pour toi... Parce que tu es toute ma vie, parce que tu es le seul qui a accés à mon coeur, parce que tu es absolument tout pour moi."

<< Non, tais toi, arrête je ne veux pas entendre ta voix. Je te hais de tout mon coeur, de toute mon âme...Quand tu m'as laisser tomber, la terre à cesser de tourner, les oiseaux ne chanter plus, je ne faisi plus la différence entre le jour et la nuit..Tu ne m'aimes pas!!! Tu m'as laisser tout seul..J'avais besoin de toi Shuya..Je te hais!! >>
 
Il avait envie de pleurer, de se cacher, de retourner dans les passer, d'oublié tous ce qu'il venait de dire, de recommencé à zéro et de ne pas laisser son frére le quitter comme il l'avait si subitement fait..
 
<< Tu ments, arrête ne dis plus jamais çà..Tes mots m'arrachent le coeur, Shuya t'es qu'un menteur, t'es pas mon frére...T'es qu'un lâche, tu m'as laisser tous seul, je te hais, tu ne peux pas imaginer >>

Les mots de Bou, toutes ses paroles, toute cette méchanceté, ça le détruisait chaque fois un peu plus. Il ne le reconnaissait pas, il ne reconnaissait pas son petit frère, celui qui avait un caractère si doux, si fragile. Malgré tout, il parvenait à le comprendre, mais Bou lui, ne faisait aucun effort de son côté.

"-Tu crois que ça a été facile pour moi ? Papa et maman n'avaient pas un sous, et ça a été encore pire lorsque tu es né. J'ai jamais eu une belle vie moi, et je ne voulais pas que tu sois privé comme je l'aie été. J'ai commencé à travailler dur après ta naissance. Je voulais gagner de l'argent pour que tu puisses pouvoir t'acheter tes fringues, pour que tu es la vie dont tu as toujours rêvée."

Il baissa les yeux, ne supportant plus regarder son cadet.

"-Je ne voulais en aucun cas que tu sois malheureux. Ce qui ne veut pas dire que moi je l'aie été... Disons que... chaque fois que je voyais ton visage s'illuminer parce que tu avais pu te payer de nouvelles chaussures ou autres ça me suffisait. C'est pour ça que j'me battais, pour que tu sois heureux. Ton bonheur, c'est tout ce qui importe..."

Il avait mal, son coeur saignait, son coeur criait. Ses larmes commençaient à couler sans qu'il ne puisse les retenir.

"-Quand papa et maman se sont séparés, tu étais tellement triste. Quand t'as commencé à déprimer, j'me suis senti mourir. Alors... j'ai pensé que si j'avais encore plus d'argent, tu pourrais te payer encore plus de chose et alors tu oublierais ta peine et ta douleur. Je sais que ce n'est pas suffisant... J'aurais pas dû partir de la maison... mais je savais plus quoi faire..."

Les tête baissée, le coeur lourd, les mains moites et le visage innondé, Shuya tentait de se calmer. Tous ses élèves pouvaient le voir et le voyaient sans doute. Mais, étrangement, il s'en moquait. Il avait toujours fait le dur, mais il était humain avant tout, c'était un homme, et comme tout homme, il a des moments de faiblesses, des moments où il craque. Bien qu'il aurait préféré que son petit frère n'assiste pas à cela.
En sentant le corps si frêle de Bou se serrer contre le sien, il en frissonna : c'était si bon, si merveilleux, si unique. Mais ça ne dura pas. Déçu... À quoi il s'attendait de toute manière?

"-Je savais pas tout ça... Pour moi, tu es la personne la plus importante que j'ai dans ce monde. T'es ma seule raison de vivre Petit Bou [Il l'appelait souvent comme ça lorsqu'ils étaient encore proches], je t'aime plus qu tout, vraiment... Mais je pensais pas que toi aussi tu m'aimais à ce point.

Honteux il était... Comment avait-il pu penser que les fringues pouvaient passer avant lui?

Shuya serra les mains de son petit frère, mais toujours très doucement. Il semblait si fragile, Shuya avait toujours eu cette crainte, depuis sa naissance, de le briser, de lui faire du mal... Et pourtant, c'est ce qu'il faisait. Mais il ne s'en était pas rendu compte. Il s'était toujours dit que lorsqu'il rentrerait avec un compte en banque bien rempli, Bou oublierait tout. Mais l'argent ne fait pas tout. Les liens fraternels sont visiblement plus fort que tout...

"-Je suis tellement désolé mon Bou... J'espère qu'un jour tu auras assez de force pour me pardonner. Mais je peux déjà te promettre que je ne te laisserais plus jamais seul. Je serais toujours là...

Il prit une énorme bouffée d'air, ce qu'il s'apprétait à faire était sans doute déplacé, mais ça lui avait tant manqué. Il se pencha vers son cadet et pressa doucement ses lèvres contre les siennes : un simple geste de tendresse, comme il le faisait quand Bou était encore un tout petit garçon...

Shuya ferma les yeux et serra le petit être dans ses bras, aussi fort qu'il le pouvait, sans jamais lui faire de mal. Tout ça, c'était fini, plus jamais il ne le ferait souffrir, du moins il l'espèrait. Il savait qu'il serait incapable d'arreter de le gâter comme il le mérite, mais s'il restait toujours avec lui, alors peut-etre que tout irait...
Il était tellement heureux que son Bou soit prés de lui, pouvoir le serrer à nouveau tout contre lui, tout ça lui avait énormément manqué. Il aurait pu mourir là, il aurait été l'homme le plus heureux. Il voulait que le temps les oublit, il voulait rester là toute sa vie, il était trop bien pour que ça s'arrête...
Il l'embrassa une nouvelle fois sur la tampe, puis sur le front. Il frictionna tendrement le bas de son dos...

-Tu as tellement changé... Tu es tellement merveilleux, tellement magnifique!

Ce que ça pouvait être bon, ce que ça pouvait faire du bien de le serrer tout contre lui. Il lui avait manqué,et il ne pourrait plus jamais se séparer de lui sans en crever. Ils avaient toujours été si proche, que séparé, Shuya avait la désagréable sensation de ne plus être lui, d'avoir perdu sa moitié, son coeur, sa vie. Mais tout ça, toute cette souffrance, c'était bel et bien fini : aujourd'hui, ils étaient réunis, et probablement pour toujours...Du moins c'est ce qu'il désirait le plus au monde.

-Mon Bou... T'es pas trop fatigué?

-Tu voudrais bien que... comme avant... Toi et moi... Je voudrais te garder dans mes bras pendant que tu dors et je voudrais pouvoir te regarder. Si tu es d'accord bien sûr...

Comme quand ils étaient petits...Il voulait que tout recommence comme avant. Il voulait etre là pour son petit frère et il ne voulait pas le laisser, pas maintenant.

-Aucun problème, je veux bien être ton gros doudou à toi si c'est ce que tu veux.

Shuya lui sourit tendrement et l'embrassa sur le front. Il avait hate. Il était tout excité. Il était heureux comme jamais. Il prit la main de son cadet et l'entraîna plus loin dans l'établissement.

-Juste un petit détour. J'dois fermer la porte de ma salle sinon ça risque de chauffer pour mon matricule !

Il souit machinalement et arrivait devant sa salle de cours, il chercha ses clefs au fond de sa poche...

Shuya ferma la porte à double tour, il était plus tranquille ainsi. Maintenant, il pourrait profiter de la présence de son frère et essayer de faire en sorte que tout redevienne plus ou moins comme avant.

-Hum, et bien tu vois, lorsque tu es professeur dans cette école,on te loue une petite villa qui se trouve dans l'établissement. Tu vas voir, c'est ravissant !

Il lui sourit et l'embrassa furtivement sur le bout des lèvres avant de lui prendre la main et de l'entraîner là où ils dormiraient...